On a déjà tout écrit ou presque sur le sujet du monde d’après qui tardait à arriver. Pourtant, on dirait que les évènements sont têtus. Mais nous avons beaucoup appris. La digitalisation à marche forcée, le home office avec les enfants et les chats, le management de proximité par fibre optique, les trous temporaires dans les organigrammes pour cause de covid, les meeting rules renouvelées, etc…
Pour autant, il me semble que trois tendances très fortes se dégagent ces dernières semaines, et que le contexte actuel exacerbe encore plus.
Les briefs de nos clients : ils sont relativement flous, peu précis. C’est nouveau dans notre industrie. Le niveau d’incertitude est tel que le pilotage se fait à vue pour nos donneurs d’ordres. Une décision le lundi peut être remise en cause par des signaux faibles le mercredi et twistée de façon radicale le vendredi. Les processus de décision s’accélèrent mais la solidité de l’arbitrage est très précaire, voire temporaire. Piloter des équipes à une maille supérieure à un mois devient une utopie. Réaliser une conduite stratégique pour nos clients devient un exercice d’agilité. C’est bien : nous, cabinet de conseil, après avoir prôné des modèles frugaux, nous devons nous les appliquer à nous-mêmes. J’ai une pensée confraternelle pour les grands noms du conseil qui vont avoir du mal à s’adapter à cette nouvelle donne.
Les soft skills : où l’on redécouvre que les compétences techniques sont complètement obsolètes, et que c’est bien dans les tripes des équipes, des dirigeants et des collaborateurs que l’on sauve les entreprises. Peu importe leurs écoles ou leurs diplômes, peu importe leurs expériences passées. De toute façon tout est nouveau. En tant que conseils externes, c’est un momentum particulier où l’on voit clairement en temps réel les modèles d’entreprise s’énergiser ou non. A nous de les aider et les soutenir pour faire en sorte qu’elles rendent leur vision et leurs projets opérationnels et réalistes.
Le local : réindustrialiser la France, créer des boucles courtes, favoriser des écosystèmes collectifs. Le bonheur est pluriel et les collaborations se multiplient, au-delà des effets de go-to-market. Et nous revenons alors au why, à nos valeurs, car c’est bien sur un socle commun que nous nous retrouvons avec nos clients, nos prestataires, nos partenaires. Si c’est vrai pour un cabinet de conseil d’une quinzaine de personnes, cette tendance va s’accélérer pour des entreprises plus importantes. Sortir de soi va être un sacré défi pour des marques qui avaient parfois l’habitude de faire la tendance et d’être le marché.
J’espère que vous trouverez une dose d’inspiration et quelques bonnes idées dans cette désormais traditionnelle newsletter qui reste un lien important avec notre communauté.
Ces articles pourraient vous intéresser :
- Les nouvelles compétences du manager >> Lire l’article